Le propriétaire de Nantes, Kita, prêt à lancer l’« Opération Phénix ». Le recrutement interdit qui pourrait contraindre la LFP à revoir son règlement.

Le propriétaire de Nantes, Kita, prêt à lancer l’« Opération Phénix ». Le recrutement interdit qui pourrait contraindre la LFP à revoir son règlement.

Nantes est un club bâti sur la passion, l’histoire et des supporters réputés pour leur ferveur. Mais ces dernières années, les Canaris ont traversé des moments difficiles. Désormais, sous la houlette de l’homme d’affaires déterminé Frank Kita, le club prépare une renaissance radicale. Des sources proches de la présidence révèlent que les plans de ce qui est baptisé, avec une gravité délibérée, « Opération Phénix » sont en cours de finalisation.

Il ne s’agit pas d’un simple remaniement de l’effectif ou d’un changement d’entraîneur. La vision de Kita, selon des sources internes, est une « refonte totale » du modèle sportif et structurel du club, conçue pour replacer Nantes au cœur des compétitions européennes et assurer sa pérennité. Ce plan prévoit des investissements importants dans le centre de formation, une stratégie de recrutement basée sur les données et la modernisation des infrastructures de La Beaujoire.

Mais la véritable bombe, l’élément susceptible de bouleverser les fondements mêmes du football français, réside dans le marché des transferts. L’« Opération Phénix » repose sur un élément central interdit : un joueur de renom, actuellement sous contrat avec le Paris Saint-Germain.

Si son nom reste un secret bien gardé, son profil est clair : international français, star incontournable dont le salaire et le statut le rendent intouchable pour tout club de Ligue 1 non soutenu par un État. Depuis des années, le fossé financier entre le PSG et le reste du championnat est une réalité acceptée, bien que parfois difficile à accepter. Les « 19 autres » clubs évoluent dans un contexte économique différent, où de tels transferts relèvent du pur fantasme.

Kita et Nantes entendent bien y remédier. Et c’est là que réside le conflit existentiel.

Le règlement actuel de contrôle financier de la Ligue de Football Professionnel (LFP), connu sous le nom de DNCG, vise à garantir la responsabilité financière. Il examine avec une grande rigueur les budgets des clubs, leurs prévisions de revenus et leurs ratios masse salariale/chiffre d’affaires. L’arrivée d’une star du PSG, même avec l’investissement personnel de Kita, se verrait probablement immédiatement bloquer. Le salaire projeté bouleverserait la structure financière traditionnelle de Nantes.

C’est précisément la provocation que Kita est prêt à lancer.

La stratégie est audacieuse : formuler une offre sérieuse et formelle pour le joueur, assortie d’un plan financier durable à long terme, garanti par les fonds propres du propriétaire et non par un simple emprunt. Lorsque, comme prévu, la DNCG interviendra pour interdire l’inscription du joueur, Nantes lancera une offensive juridique et médiatique d’une ampleur inédite.

L’argument serait sans appel : les règles actuelles institutionnalisent durablement les inégalités. Elles empêchent de fait les propriétaires français ambitieux d’investir leurs propres capitaux pour être compétitifs, et consolident ainsi une hiérarchie permanente. Nantes soutiendrait que le rôle de la DNCG est de prévenir la faillite, et non de préserver un statu quo concurrentiel en étouffant l’investissement. Ils poseraient une question simple, mais dévastatrice : « Si nos comptes sont équilibrés et les fonds garantis, de quel droit nous refusez-vous l’ambition de recruter un joueur issu de notre propre championnat ?»

Les conséquences potentielles sont immenses. Un recours juridique pourrait contraindre la LFP à défendre son règlement devant les tribunaux, avec un jugement faisant jurisprudence. Le débat public se transformerait en un référendum sur l’âme de la Ligue 1. D’autres clubs ambitieux, comme Lille, Lyon ou Marseille, observeraient attentivement, conscients qu’une victoire de Nantes pourrait leur ouvrir de nouvelles perspectives.

Le PSG, quant à lui, se trouverait dans une situation délicate. Vendre un joueur majeur à un rival national a rarement fait partie de sa stratégie. Pourtant, l’image d’un bénéficiaire indirect de règles qui le « protègent » de la concurrence pourrait s’avérer préjudiciable.

L’« Opération Phénix » ne se limite donc pas à la simple renaissance du FC Nantes. Il s’agit d’une attaque calculée contre un système. Frank Kita ne se contente pas de reconstruire une équipe ; il est prêt à remettre en question un dogme. Le joueur interdit portera peut-être un jour le maillot jaune. Mais cette tentative pourrait bien être l’étincelle qui obligera le football français à choisir entre le maintien de contrôles stricts et égalisateurs et l’ouverture d’une ère nouvelle, plus instable, mais peut-être plus ambitieuse.

Le phénix ne renaît pas de ses cendres en silence. Il renaît dans un brasier flamboyant. Nantes, et toute la Ligue 1, vont bientôt en subir les conséquences.

Be the first to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published.


*